Parce qu'il nécessite la présence d'une assemblée de personnes, même petite, et parce qu'on l'associe aux expériences politiques démocratiques et républicaines, le théâtre, plus que les autres arts, interroge la notion de peuple. Qu'est-ce qu'un peuple ? Que signifie vivre ensemble ? Or la question du lien social est d'autant plus présente dans les discours que sa réalité est rongée par les évolutions politiques et économiques actuelles. Aussi le théâtre est-il de plus en plus souvent sommé de répondre à ces questions, d'une façon ou d'une autre. On attend ainsi de la culture qu'elle fasse « lien », que ce soit elle qui restaure ce qui a été abîmé ailleurs. D'où les abondantes initiatives dans les théâtres aujourd'hui pour associer plus étroitement qu'à l'accoutumée le public à la création artistique.

« Théâtre en liberté » s'inscrit dans ces problématiques tout en essayant d'en déjouer les alibis. Ce projet décloisonne en effet le lieu du théâtre, qui est par définition un endroit de création et d'accueil de spectacles. Ici, au contraire, le théâtre devient un lieu où s'élabore l'écriture sur le long terme. Michel Simonot et ses trois compagnons sont en effet en résidence sur deux saisons (celle-ci étant la seconde) et ils ont convié ceux de la ville qui le désiraient à écrire avec et pour eux. ( L'Extraordinaire Tranquillité des choses est ainsi née d'un long parcours de croisements nourri par des chroniques locales.) À l'accueil ponctuel et à la diffusion d'une parole d'auteur, venue d'en haut, se sont ainsi substituées durée et volonté d'ouverture. Pour autant, il n'a jamais été question d'attendre de la culture ce que l'on oublie d'attendre de la politique : l'enjeu artistique reste souverain et les problèmes de la cité ne se résoudront pas au théâtre.

Après une première saison dévolue à la conception de L'Extraordinaire Tranquillité des choses , les quatre auteurs associés, s'installent au Terrier pour une nouvelle année d'écriture. Cette salle, dans les soubassements du théâtre, accueillera ce laboratoire public d'expérimentations croisées et d'élaborations souterraines à rebonds, dont le théâtre diffusera les rendez-vous au fur et à mesure.

Contacts : m.simonot@theatregerardphilipe.com
ou mh.batard@teatregerardphilipe.com

Que deviennent les chroniques ?

Elles se joignent à celles des auteurs.
Elles peuvent être conservées telles quelles ou utilisées comme point de départ à des fictions composées par chaque auteur. Elles viennent compléter leurs propres écritures.
Certaines des chroniques reçues sont lues lors des rencontres publiques qui jalonnent la saison.

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