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Christophe Pellet  5 > 6 avril
Jacques Rebotier  12 > 13 avril
Rémi De Vos  7 > 8 juin
Wajdi Mouawad  13 >15 juin 

theatre contemporain

   

Wajdi Mouawad
Wajdi Mouawad

 

Un week-end pour un auteur 
 

Wajdi Mouawad   les 13, 14 et 15 juin 2008

Donner carte blanche dans le 93 c’est un peu provocant. C’est une manière invisible de continuer à interroger la notion de bonheur. Comment pourrait-on appeler celui qui reste muet devant une carte blanche qui lui est offerte ? Beaucoup de chagrin empêche la parole. Il faut avaler sa salive. C’est une chose étrange, une carte blanche. Contradictoire. Une carte blanche est un objet obscur. Elle se dresse comme une seconde, immobile, un instantané en miroir d’un état d’esprit. « Qui es-tu en ce moment de ta vie ? » voilà ce que, transformée en question, est une carte blanche. Comment répondre lorsque l’on ne sait plus qui on est ? Tout cela a à voir avec les désirs, les envies, les joies et la fête puisque l’instinct pousse avant tout à l’enfance, à la récréation, à faire ce que l’on ne peut pas faire, parce que le temps passe, parce que ce n’est pas sérieux, parce que « cela ne se fait pas ».
Christophe Rauck m’invite donc, d’une manière complice, à venir dans son théâtre et durant deux jours, un week-end, faire son boulot, (me voici esclave, travailleur clandestin, … ), devenir directeur artistique un instant et remplir le théâtre de ce que je n’ose pas faire, comme il y a longtemps, au Liban, dans le village natal, lorsqu’il a fallu mettre à terre une église pour mieux la reconstruire. Ce jour-là, on nous a permis de casser les vitres à coups de pierres. On ne s’est pas fait prier et avec des cris de rage on a tout jeté au sol ! Le Liban aussi c’est un peu le 93 (et inversement, le « un peu ici » pouvant faire l’objet d’un week-end ou d’une thèse de doctorat…)
Pour ce week-end qui m’est offert, j’ai eu envie de répondre avec les joies de l’enfance : des histoires, des amis, des animaux, de la musique et de la nourriture… Le reste, nous le garderons comme une obscurité au fond de nous, le chagrin d’un monde effrayé, le temps de quelques rencontres, sérieuses dans leur manque de sérieux…

 

Wajdi Mouawad    

trans   trans
     

Vendredi 13 juin  

 

20h30 - Le Terrier – Les Évanouis
Texte, mise en scène, environnement sonore, et jeu : Wajdi Mouawad et Pierre Ascaride.
Une rencontre ou des retrouvailles comme un malentendu entre deux hommes de générations différentes que tout sépare mais liés ensemble par un instant d’évanouissement. Tenter de trouver le mot juste, la parole oubliée, comment arriver à dire à l’autre ce qui saura tout éclaircir. Est-ce qu’il est possible de résoudre entièrement un mystère ? Ou bien, toujours, sans cesse, plus on éclaire, plus une part d’ombre se condense à mesure qu’elle diminue ? Comment vraiment rencontrer ceux et celles que l’on a oubliés ?

     
     

Samedi 14 juin 

Né au Liban, Wajdi Mouawad a vécu en France avant d'immigrer au Québec. Il obtient son diplôme de l'École Nationale de théâtre du Canada en 1991. De 1990 à 1999, il codirige avec  Isabelle Leblanc la compagnie Théâtre Ô Parleur. De 2000 à 2004, il dirige le  Théâtre de Quat'Sous à Montréal. En 2005, il fonde au Québec, avec Emmanuel Schwartz, Abé Carré Cé Carré, et en France, Au Carré de l'hypoténuse. Ces compagnies se répondent des deux côtés de l'Atlantique et sont emblématiques d'une aventure théâtrale franco-québécoise porteuse d'avenir. À partir de 1991, il met en scène ses propres textes – Littoral (1997), Willy Protagoras enfermé dans les toilettes (1998), Rêves (2000), Ce n'est pas la manière qu'on se l'imagine que Claude et Jacqueline se sont rencontrés (coécrit avec Estelle Clareton 2000), Incendies (2003), Forêts (2006). Il met également en scène d'autres textes. Parmi eux, les plus récents sont Manuscrit retrouvé à  Saragosse, un opéra d’Alexis Nouss (2001), Les Trois Sœurs d’Anton Tchekhov (2002),  Ma mère chien de Louise Bombardier (2005). 

 

 

14h/16h - Le Terrier – Assym et le cadeau de la vipère
Assym est un petit berger qui, tous les matins, va conduire son troupeau vers une colline isolée où reste encore un peu d’herbe fraîche pour ses moutons. Accompagné par Kartoc-Bartok, son chien fidèle, Assym voit toujours, depuis le haut de sa colline, les fumées lointaines d’un feu qui ne cesse de briller. Là-bas, des hommes détruisent des hommes. La fumée noircit les collines et transforment en désert les vallées de la région. Bientôt, il n’y aura plus rien pour les animaux et tout sera détruit. Assym n’a qu’un rêve, pouvoir éteindre le feu qui détruit. Mais ce feu lui fait peur. Comment le vaincre ? Le temps passe jusqu’à ce qu’un jour, rentrant avec son troupeau, Assym rencontre la vipère. Un face-à-face qui scellera à jamais son destin.

Une après-midi destinée aux enfants qui seront invités dans un premier temps à écouter l’histoire de Assym racontée par Wajdi Mouawad et Olivier Constant puis, dans un second temps à mettre en images et en dessins l’histoire entendue . Cette prise de parole par les couleurs permettra alors, aux enfants, de faire eux-mêmes une rencontre avec le monde des animaux.

 
17h - Salle de répétition – Alphabet et démocratie : recette pour un taboulé !
Le théâtre se départit rarement de la joie de partager un repas. Dans le cadre de ce week-end, Wajdi Mouawad fera connaître en théorie et en pratique, la recette du taboulé de sa mère. Le taboulé libanais a des secrets cachés. Cela remonte à loin, à l’époque où, jouant sur les plages de Sidon, Europe, reine de Phénicie, se fit enlever par Zeus, apparu à elle sous la forme d’un splendide taureau blanc ! Des tables seront disposées, avec tout le nécessaire pour permettre à chaque spectateur de faire son propre taboulé sous les indications de notre invité. Wajdi Mouawad sera pour sa part accompagné par deux poètes, traducteurs : Robert Davreu et Constantin Bobas. Tout au long de la préparation du plat, Robert Davreu nous racontera l’histoire du mot “Démocratie” et Constantin Bobas nous racontera l’histoire de notre alphabet grec, qui nous vient, comme par hasard, des Phéniciens.
De l’alphabet au taboulé, il a fallu la démocratie pour que nous nous retrouvions ensemble
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20h30 - Scène Blin – La Nuit des étoiles
Concert-lecture
Un texte de Wajdi Mouawad mis en rythme et en musique par l’Ensemble « Musiques à ouïr »
Denis Charolles, « percutteries » et direction musicale ; Alexandre Authelain, clarinettes et saxophones, Frédéric Gastard, saxophones, Vincent Peirani, accordéon
Denis Charolles est un fabuleux musicien. Percussionniste d’une liberté farouche, il mord dans le rythme avec une sauvagerie brillante et spectaculaire. Accompagné par ses musiciens, il fait entendre des rythmes avec une poésie bouleversante. En mars 2007, Wajdi Mouawad et Denis Charolles, ont fait entendre un texte en musique lors des rencontres imaginaires qui ont lieu chaque année à la scène nationale de l’Hexagone sous les bons auspices de son directeur, Antoine Conjard, qui les a fait se rencontrer. Cette rencontre fut si forte, que l’occasion de remettre cela à Saint-Denis était trop belle pour ne pas y succomber.

     
     

Dimanche 15 juin  

 

 

 

11h-13h – Le Terrier – Assym et le cadeau de la vipère 2ème séance

16h – Salle de répétition – Lecture
Lecture de Journée de noces chez les cromagnons
Après une lecture d’un de ses tout premiers textes, Wajdi Mouawad échangera avec le public sur la question de la narration, l’écriture et la mise en scène de récits épiques au théâtre. Pour terminer ce week-end, une discussion avec les spectateurs sur la peur et la tentation du récit.

     

 

 

 

     
tarifs    
Tarif unique : 10€ pour chaque week-end 

réservations : 01 48 13 70 00