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«Au nom de la dignité humaine. Eclairer les zones d’ombres qui sous-tendent la censure»


Plublié le 22 novembre 2014

Alice Carré

Au nom de la dignité humaine. Eclairer les zones d’ombres qui sous-tendent la censure.

Contribution pour le maintien nécessaire d’Exhibit B dans la programmation du TGP de Saint-Denis et du 104.

Table des matières

 Du lancer de nains à Exhibit B, du raccourci à la méprise 
 Un spectacle « par les Blancs et pour les Blancs » ? 
 Détruire et dépasser l’image, l’art contre la censure 
 Avaient-ils le choix ? La question de l’interprète. 

En 2013, la France a vu augmenter de 15% le nombre de retours forcés de migrants par rapport à 2012. En 2013, la France a enfermé plus de 45 000 personnes dont 3 607 enfants dans des centres de rétention, voyant le nombre de mineurs augmenter de 36% par rapport à l’année précédente. En 2013, et en dépit d’un certain nombre d’engagements électoraux, la France a confirmé que l’enfermement dans des centres de rétention était devenu une  « banale procédure de rétention1 ».  Le rapport2 de la Cimade,  France terre d’asile, l’ASSFAM, Forum Réfugiés-Cosi et de l’Ordre de Malte France qui vient de paraître est alarmant et fait apparaître le besoin d’une révision de la loi sur l’immigration. Le rapport touche à la question de la dignité humaine.

Commencer par là, c’est inscrire le débat qui tourne autour d’Exhibit B dans le cadre d’une urgence. Urgence d’arracher les racines de cette peur de l’autre qui structure les politiques migratoires et sociales et charpente l’inconscient collectif. Urgence de ne pas diviser les alliés d’une même cause en raison d’une incompréhension et d’une méprise. Urgence de ne pas laisser la paranoïa des images masquer les faits. Urgence de replacer cette question de la dignité humaine dans le politique et non dans la morale.

Du lancer de nains à Exhibit B, du raccourci à la méprise

Le communiqué de presse du Collectif contre Exhibit B, qui demande l’interdiction de la pièce de Brett Bailey au TGP de Saint-Denis et au 104 dit s’appuyer sur la jurisprudence du conseil d’Etat appliquée le 27 octobre 1996 à Morsang-sur-Orge, qui avait interdit un spectacle de lancer de nains. Il y aurait donc équivalence, dans « l’atteinte à la dignité humaine », entre un spectacle jouant sur l’exhibition d’un corps différent, tourné en dérision, montré comme un animal de foire, et l’entreprise de déconstruction de l’imaginaire colonial par la mise en scène de corps noirs dans l’exposition de Brett Bailey. Simplification et méprise.

1/ Que l’œuvre fasse débat, qu’elle soulève des critiques, qu’on argumente sur ses moyens, oui, puisque c’est l’une des fonctions d’une œuvre d’art que d’aller questionner des points aveugles, des scandales tus, des crispations qui dérangent ; qu’on l’interdise ne ferait que faire gagner du terrain au racisme et à ses manifestations que justement l’œuvre dénonce. Qu’on la censure serait un déni de démocratie, une atteinte à la liberté d’expression qui doit être un principe inaliénable, même si elle n’est pas toujours de notre côté. Il ne s’agit pas de dire que tous doivent se ranger unanimement derrière la vision personnelle d’un artiste, il s’agit de proclamer que la censure et l’interdiction des œuvres rendent notre société malade, ferment les appels d’air qui favorisent les débats.

2/ L’exposition-performance n’a rien d’un jeu sur la fascination morbide du spectateur, ni  de l’exhibition foraine. Elle vise à dénoncer ce qui a conduit à la négation de la dignité humaine, ce qui a amené à la construction d’un fantasme de l’autre comme corps dominé et inférieur. C’est là l’enjeu du regard qu’on pose sur le spectateur : la pièce est un dispositif où l’observateur est observé. Le visiteur devient le vrai sujet du regard, celui qu’on met en situation d’être questionné, épié, dérangé. Le regard s’inverse et le visiteur, muni d’un numéro avant son entrée dans la salle, lui aussi réduit à un matricule, ne peut oublier qu’il s’est positionné en spectateur passif d’une domination. On prend acte du regard posé sur ces corps de façon à ce qu’on ne puisse pas dire « je ne savais pas » ou « je n’avais pas vu », de façon à rendre impossible l’image inconsciente d’une aliénation fondée sur la couleur de peau.

3/ Le mot de « dignité », brandi par le collectif se trouve au cœur du travail conduit par Brett Bailey avec ses interprètes. Retrouver la dignité de ces figures qui en ont été privées, regarder les visiteurs dans les yeux, soutenir leurs regards, les regarder regardant, les forcer à ne pas oublier ce qui a été et ce qui est. Se tenir droit, retourner et rendre absurde, révoltant, incompréhensible et impossible le décor dans lequel ils se trouvent, les chaînes qui les attachent, les costumes qui masquent à peine leur nudité. Sans victimisation, sans culpabilité éplorée et bien pensante, mais en considérant cette altérité humaine que le passé et le présent continuent à dégrader.

Car la victimisation serait le piège absolu. Elle réduit l’individu au statut d’objet. De compassion, de sentiments éplorés, de bonnes actions réparatrices au nom d’une culpabilité postcoloniale, de bonnes intentions qui privent l’individu de son autonomie. Nouvelle forme d’infériorité où les Noirs seraient maintenus bien au chaud, victimes passives d’un système qui les exclut. Non, les victimes du racisme, du néolibéralisme, d’une politique migratoire abusive n’ont pas besoin d’une pitié mal placée. Ils ont besoin de la révolte d’hommes, qu’ils appartiennent ou non à leur communauté.

Un spectacle « par les Blancs et pour les Blancs » ?

Exhibit B serait un spectacle créé par des Blancs et pour des Blancs en mettant en scène le corps noir. Sur la question de la supposée instrumentalisation des corps noirs, nous y reviendrons, mais posons d’abord la question : N’y a-t-il donc que les Noirs qui puissent parler des discriminations raciales, du colonialisme, du néocolonialisme ? De la même manière, n’y a-t-il que les femmes qui puissent parler du machisme ? Que les Juifs qui puissent parler d’antisémitisme ? À chacun sa lutte, à chacun son problème, son étendard solitaire ; que chacun reste dans son pré carré, balaye devant sa porte et les brebis seront bien gardées. Un article du Guardian mettait en parallèle l’exhibition des corps noirs avec une exposition imaginaire d’un allemand qui exposerait des corps juifs. C’est faire bien peu de cas des Allemands, c’est faire l’amalgame entre le nazi et l’Allemand, c’est oublier le travail du temps et de l’histoire, c’est priver l’artiste de sa capacité à se saisir d’un engagement. Non, le problème du racisme n’est pas le problème des Noirs, il devrait être le problème de tous les citoyens souhaitant questionner la norme des « straight white men ». Le problème donc n’est pas d’interdire aux artistes blancs de parler du racisme, mais de donner aux artistes noirs les moyens de s’exprimer eux aussi sur ces discriminations, de faire en sorte que l’espace public soit également accessible par des gens de toutes origines et ne pas sectoriser les luttes sous couvert de parole autorisée. 

De la même manière, l’interdiction crée le tabou. Faudrait-il ne pas montrer ces images racistes, oublier qu’elles existent ? De la même manière, le sociologue Eric Fassin parlait dans une tribune de Libération de la disparition du mot « race » de notre droit et de la fabrication d’un impensé par le truchement d’un non-lieu langagier, dans un contexte de grande violence des débats raciaux : « Sans en dire mot, le discours politique fabrique aujourd’hui de la race, qui finit par légitimer tous les pogroms. Supprimer le mot, n’est-ce pas rendre impensable la chose, soit taire la race pour mieux la faire3 ? »

Détruire et dépasser l’image, l’art contre la censure

Le problème soulevé par Exhibit B est celui de l’image comme idéologie, comme construction de la race. Il faut noter que nombre des détracteurs de l’exposition n’ont pas vu l’œuvre et se basent donc sur des dires, des récits d’expérience, mais aussi sur des photographies, images fixes d’un dispositif qui se prête très bien au cliché percutant, à l’image choc, puisque c’est justement son propos que de les détruire. Enfant blanc de l’apartheid, Brett Bailey n’a de cesse de déconstruire les images rémanentes de la colonisation. Il parle des images pour enfants, des livres scolaires, des coloriages anodins qui conditionnaient l’esprit de toute la société. Depuis les bras de leurs mères, dit-il, on apprenait à penser aux enfants que les individus étaient inégaux par nature et donc en droit, les uns étant logiquement, dans l’ordre des choses et de la nature, supérieurs aux autres. Blancs,  Métis, Noirs. Cette somme d’imageries qui structure l’inconscient et qui désarticule les fondements d’une société de droit, qui enracine la supériorité du Blanc sur le Noir dans des représentations quotidiennes, il s’agit pour le sud africain de les faire éclater, de faire sortir de leur apparente banalité et de leurs atours inoffensifs et bon-enfant.

Car si l’idéologie raciste se parait au moment de la colonisation d’une apparence anodine, des attraits du quotidien, elle est aujourd’hui beaucoup plus insidieuse et moins facilement détectable. On la nommait le sourire aux lèvres ; on s’en amusait autour d’une table, pendant que le serviteur noir apportait le café ; elle occupait l’espace public, jalonnait la publicité. On la débusque aujourd’hui moins facilement : le racisme ouvert et affirmé dans l’espace privé revêt des signes moins apparents dans la sphère publique. Les mécanismes de domination sociaux, commerciaux, politiques n’en sont pas analysés pour autant, ne sont même pas nommés, ils sont relégués au sous-texte, à l’implicite. On en a fait un impensé, qui pourtant s’expérimente au quotidien. Exhibit B tente de montrer l’horreur de cette domination passée et présente, y-compris celle qu’on écarte de nous, qu’on relègue aux frontières ou aux centres de rétention. C’est justement ce parcours entre les images ostentatoires et masquées de la domination qu’on nous propose de retracer. De l’exhibition du corps noir à sa disparition de l’espace public. De son exposition à  son effacement. Du corps de la Vénus noire à celui de l’immigré sans papiers. Objet de sur-visibilité ou d’oubli. Objet qu’on désire voir ou qu’on cache. Achille Mbembe retrace ce statut du « nègre » - qui ne fait qu’un, dans l’esprit européen, avec le mot « race » - en l’articulant à l’histoire du capitalisme et du néolibéralisme (Critique de la raison nègre) : « Si hier, le drame du sujet était d’être exploité par le capital, aujourd’hui, la tragédie pour la multitude est de ne pouvoir être exploitée du tout, de faire l’objet de relégation dans une « humanité superflue », livrée à l’abandon, et dont le capital n’a guère besoin pour son fonctionnement4. » C’est cette évolution que donne à voir Brett Bailey, en révélant par l’image les images inconscientes collectives.

 

Si les images cristallisent les débats, c’est aussi peut-être parce que notre monde, saturé d’informations, de publicités, de réalité virtuelle, n’arrive pas à dépasser la planéité de l’image, n’accepte pas sa complexité. Ce qu’Annie Lebrun nomme le « trop de réalité5  », flopée d’images où l’apparence devient l’expérience même, s’accompagnerait d’un processus de « démétaphorisation généralisée ». Le visible existe au détriment de la distance, le vu en dépit du compris. L’ambivalence des signes disparaissant derrière la fulgurance des images. Dans ce contexte, note Annie Lebrun, tout tend « à devenir plus ou moins subversif ». Or, les trop nombreux débats actuels s’en tiennent tous à l’image, tenue pour scandaleuse, indigente, indépassable. Au « plug anal géant » de la place Vendôme, œuvre de Mac Carthy vandalisée lors de l’ouverture de la FIAC, aux représentations de Golgota picnic de Rodrigo Garcia annulées en Pologne ce mois-ci, en passant par le visage du Christ maculé de merde et bombardé de grenades qui avaient soulevé les factions catholiques lors des représentations de Sull concetto di volto nel figlio di dio de Castellucci, accusé de christianophobie en 2012, on peut ajouter la photographie de Diane Ducret, Mère et fille, décrochée des murs du mois de la photo à Paris suite à des mails de protestation, ainsi que la polémique autour de « Zizi sexuel », exposition de la Cité des Sciences sur les thèmes de l’amour et de la sexualité pour les 9-14 ans. Si la censure est à la mode, qu’elle revête les vêtements de l’offense à la religion catholique, de l’atteinte aux bonnes mœurs ou de la juste cause anti-raciste, elle témoigne toujours du refus des censeurs de dépasser l’évidence de l’image, d’accepter sa puissance métaphorique et son ambivalence. En d’autres termes, elle fonde le débat sur un premier degré indépassable. Dans tous les cas, on refuse de voir l’œuvre, on s’arrête au simulacre de la photographie, du carton d’invitation, à la formule choc d’un flyer orné d’un cliché saisissant. On ne juge pas sur pièce, mais on bute sur l’image.

Avaient-ils le choix ? La question de l’interprète.

Le problème soulevé dans les critiques contre le spectacle Exhibit B touche à la question de l’interprète. Quel est son statut ? Performeur ou figurant ? Quelle est sa part de créativité et dans quelle mesure est-il porte parole du propos de l’œuvre ? Dans quelle mesure est-il privé de sa parole et mis au service d’un artiste tout puissant ?

Les projections s’articulent sur une crainte : que l’interprète soit instrumentalisé par l’artiste et se trouve enchaîné à ce dispositif par nécessité économique. Disons-le d’abord, l’artiste est performeur, payé comme tel, et on n’a pas recours à lui « pour quelques pennys » comme le laissent supposer certains articles.

Deux problèmes sont soulevés : celui de l’interprétation et celui du recrutement.

D’abord, l’interprète interprète-il ? Dans la mesure où celui-ci est parfaitement immobile, il joue à incarner un objet dans une exposition. Sauf que cette présence doit à tout moment déranger, à tout moment crisser, crier, faire hurler que ce corps n’a pas à être un objet, car cette objectisation est rendue impossible par son regard, sa présence en chair et en os, sa façon de nous faire face. L’interprète immobile n’est pas pour autant passif, on n’a jamais reproché à Marina Abramović de réduire ses performeurs à l’intolérable statut dégradant d’objet. L’immobilité est même la plus difficile des postures pour un danseur, performeur, comédien, elle relève de la prouesse. Vient ensuite le problème du silence. Dérangeant, plein, qui dit bien plus que les mots qu’on attendrait à chaque nouveau tableau comme pour nous secourir. Bailey demande à l’interprète de rejouer, remanier et questionner les situations de racisme, de domination, de frustration dont il a été victime et de les transmettre dans le silence.

Maintenant, le recrutement. Au cours de sa tournée, l’artiste fait appel à plusieurs performeurs qu’il embauche dans chaque pays où joue son exposition en leur faisant passer des auditions. Au cours de celles-ci, la couleur est bel et bien un critère, puisqu’il faudra rendre obsolète son impact dans la vie de tous les jours en le montrant sur scène. Qu’on critique ou non ce procédé, le metteur en scène n’a pas de position ambiguë à ce sujet, et les artistes adhèrent au projet en toute connaissance de cause et c’est les priver de leur libre-arbitre et de leur talent que d’en faire des victimes du système qui ne seraient pas là par choix.

Reste que le soupçon de la liberté contrainte soulève un point fondamental, celui de l’acteur noir sur les scènes contemporaines et au cinéma.

En 2004, Sylvie Chalaye déplorait que « le théâtre d’aujourd’hui globalement, n’en [soit] pas encore à voir sans ambiguïté dans l’acteur noir, d’abord un acteur6 ». Quel acteur noir ne s’est pas entendu dire : vous jouez très bien, mais nous ne voyons pas un Noir dans ce rôle ? La couleur entraîne avec elle toute une panoplie de restrictions dans les distributions, et cantonne les artistes à certains rôles écrits pour des « Noirs » comme dans Othello, Combat de nègres et de chiens, Les Nègres, Une saison au Congo...  À l’exception de rares metteurs en scène à l’instar de Peter Brook, la couleur de peau reste considérée comme un choix dramaturgique trop audacieux pour qu’on s’y risque. Imaginaire étriqué des metteurs en scène ou reflet des crispations sur le débat racial ? Le problème dépasse le seul cas de l’interprète, mais touche les metteurs en scène, réalisateurs, auteurs de couleur, encore trop minoritairement représentés dans le monde artistique. On cantonne les spectacles francophones internationaux à quelques lieux identifiés ou festivals comme le Tarmac, les Francophonies en Limousin, l’édition 2013 du festival d’Avignon où l’Afrique était mise à l’honneur avec le choix de Dieudonné Niangouna comme artiste associé. La majorité des institutions publiques se préoccupent peu d’accueillir la parole des artistes issus de la diversité. Ceci reflète l’invisibilité des Noirs dans l’espace public français, en particulier des femmes si l’on en croit le récent débat autour de Bande de filles de Céline Sciamma, absence qui selon elle, relève de l’idéologie : « C'est une absence qui produit du discours, c’est une pensée de l’effacement. C’est une idéologie à l’œuvre, le fait de ne pas les représenter7. » 

La question de la distribution et du casting reposant sur des critères physiques est bien évidemment toujours contestable, et elle le serait aussi si Brett Bailey ne le faisait pas sciemment, pour mettre au jour le processus de construction de l’idéologie raciale. Enfin, les réactions à cette œuvre montrent le malaise de nos sociétés postcoloniales face à la colonisation et l’impensé profond sur le néocolonialisme et les inégalités raciales. Mais qu’est-ce qui peut expliquer et légitimer le fait qu’on en arrive à la volonté d’interdire, de censurer, acte violent et anti-démocratique par nature, au lieu de lancer un débat virulent, sans concession, mais débat dont aurait tout à fait besoin notre société pour penser les questions cruciales soulevées par Exhibit B et ses opposants ?

Rappelons-le encore, afin que nos intentions soient sans ambiguïté aucune : les détracteurs d’Exhibit B ne se trompent pas de combat, ils se trompent d’adversaire. Ils ne se trompent pas de guerre, parce que les discriminations raciales continuent de vicier le fond de notre société et les principes mêmes d’un état de droit, ils se trompent de bataille. Ils attaquent ceux qui tentent de faire sortir de l’amnésie coloniale et plus subtil encore, de l’impensé néocolonial. Interdire cette œuvre tendrait à faire de la question raciale un tabou en dénonçant ceux-là même qui œuvrent à la dénoncer.

Notes

1  Discours de François Hollande cité par le rapport Centres et locaux de rétention administrative, rapport 2013.

2  http://cimade-production.s3.amazonaws.com/publications/documents/95/orig...

3  Eric Fassin, « La race, ça nous regarde », Libération, 25 juillet 2013, http://www.liberation.fr/culture/2013/07/25/la-race-ca-nous-regarde_920834.

4  Achille Mbembe, Critique de la raison nègre, Paris, La découverte, 2013, p. 13.

5  Annie Lebrun, Du trop de réalité, Paris, Gallimard, Folio Essais, 2004.

6  Sylvie Chalaye (dir), « Ombres de la Rampe, Les comédiens noirs de la scène française », Théâtre/Public n°172, Gennevilliers, Janvier 2004.

7  Céline Sciamma citée par Charlotte Pudlowski dans Slate.fr : « Etre invisible comme une femme noire en France », le 22/10/2014.

Alice Carré, «Au nom de la dignité humaine. Eclairer les zones d’ombres qui sous-tendent la censure.»,
Agôn [En ligne], Points de vue, mis à jour le : 22/11/2014, URL : http://agon.ens-lyon.fr/index.php?id=3129.

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