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  Anéantis
de Sarah Kane
traduction française Lucien Marchal (L'Arche Éditeur)
mise en scène et scénographie Daniel Jeanneteau

du 18 mars au 17 avril 2005
du mercredi au samedi à 20h30 - mardi à 19h30
dimanche à 16h - relâche le lundi

affiche Anéantis

"J'ai été stupéfaite de ces clameurs d'épouvante qui ont éclaté à propos de mes pièces, parce qu'en fin de compte il ne s'agit pas de brutalité ou de cruauté. Elles sont là, sans plus, quand on écrit et qu'en dépit de toute la violence qui existe, on veut continuer d'aimer et d'espérer."
Sarah Kane

 
"La première violence de la découverte, l'effet de mode, sont maintenant passés. On peut commencer à voir Sarah Kane autrement, avec moins de fascination ou de dégoût, comme un être visionnaire, frappé de lucidité, et généreux.
On peut sortir son œuvre du registre de la provocation, qui personnellement ne m'intéresse pas. Qui ne l'intéressait pas non plus elle-même. Contre toute attente elle était sincère, et, comment le dire autrement, aimante.

"Nous devons parfois descendre en enfer par l'imagination pour éviter d'y aller dans la réalité."

 

  
Anéantis
© Elisabeth Carecchio

 

Autour du spectacle
Lundi 4 avril à 19h
au Centre national du Théâtre: rencontre avec Daniel Jeanneteau et le traducteur de la pièce, Lucien Marchal. "Poétique de la violence et brutalité dans l¹écriture de Sarah Kane"
Entrée libre sur réservation: 01.44.61.84.85 - CNT ­ 134 rue Legendre ­ 75017 Paris (M° La Fourche)
Mardi 12 avril à 20h
"le Théâtre Gérard Philipe fait son cinéma" à l'Écran de Saint-Denis: Salo ou les 120 journées de Sodome de Pier Paolo Pasolini.
Vendredi 15 avril
"Nuit de Saint-Denis" autour de Sarah Kane.
Navette vers les quartiers Plaine et Floréal dans la soirée.

 

Navette retour gratuite les jeudis
Porte de Paris - Porte de la Chapelle - Gare du Nord - Châtelet

 

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liberation


Son œuvre, définitivement close en cinq textes exigeants et beaux, est un cadeau d'amour, pour reprendre la formule de Bruno Bettelheim à propos des contes de fées. C'est à dire que, aimante, elle nous risque à la plus radicale des expériences, non par haine ou par goût du sang, mais parce que l'humain se définit précisément par son besoin et sa capacité de se confronter au pire.
Anéantis
© Elisabeth Carecchio
 

La lecture il y a quelques années de L'Espèce humaine de Robert Antelme m'a révélé cela: loin de m'affliger, de m'atteindre en m'enlevant des forces, le regard qu'Antelme porte sur son expérience dans les camps de concentration, échappant à la fatalité de l'état de victime et envisageant l'humain dans son unité indivisible, restaure, étrangement, une forme de confiance que je pensais avoir perdue. Il y a là, dans l'expérience même du désastre, comme un rappel à l'humain.
Nous devons parfois descendre en enfer par l'imagination pour éviter d'y aller dans la réalité disait Sarah Kane. De même Andersen prend les enfants par la main de leur imagination pour les amener à vivre les pires choses, dans la parenthèse du conte. Hölderlin disait du poète qu'il saisit de sa main le terrible, l'éclair lui-même, pour le tendre aux foules sous son voile de chant. Anéantis, comme l'ensemble de l'œuvre de Sarah Kane, est un poème et un conte. Complexe, douloureux, charriant des blocs de réalité opaques, mais avant tout un poème. Pas un simulacre, mais la réalité rejointe par les figures de l'art. Les scènes, les gestes n'y sont pas documentaires, mais images, et, comme images, agissantes, suscitant la réalité par d'autres moyens que ceux de l'imitation.
"Je pense vraiment que les germes d'une guerre de grande ampleur se trouvent toujours dans la civilisation en temps de paix", disait Sarah Kane. L'unité de lieu dans Anéantis évoque l'idée d'un simple mur de papier qui séparerait la sécurité et la civilisation de l'Occident tranquille de la violence et du chaos de la guerre civile.
Un mur qui peut être déchiré, sans prévenir, à tout moment.
Sarah Kane a écrit sa pièce en 1993, depuis nous apprenons chaque jour que ce qu'elle avait pressenti travaille la société profondément et la modifie."
Daniel Jeanneteau

 

mise en scène et scénographie Daniel Jeanneteau • collaboration artistique et lumière Marie-Christine Soma • assistante à la mise en scène Aurélia Guillet • costumes Ann Williams • son Yves Coméliau • régie générale Richard Pierre

avec
Le Soldat Gaël Baron • Cate Stéphanie Schwartzbrod • Ian Gérard Watkins

 

 
coproduction
: Théâtre Gérard Philipe de Saint-Denis, Centre dramatique national - Théâtre National de Strasbourg - La part du vent, Compagnie Daniel Jeanneteau, avec le soutien de la DRAC Ile-de-France et avec la participation artistique du Jeune Théâtre National.

   
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