Le programme
 


  L'Automne de mon printemps

Marionnettes de Tbilissi
mise en scène, scénographie, costumes, accessoires
et direction du phonogramme Rezo Gabriadzé

scène Roger Blin
du 9 au 13 avril 2003
jeudi à 19h30, vendredi et samedi à 20h30
mercredi et dimanche à 16h
affiche


extraits musicaux sélectionnés par Rezo Gabriadze, Elena Japaridze · sonorisateur Michael Kilasonidze · éditeur musical Mana Akhmeteli · musique interprétée par les groupes musicaux " Old Tbilissi " and " Only You " · violoncelle Otar Chubinishvili · techniciens lumière et son Christophe Pitoiset et Boris Alexandrov

avec les voix des acteurs Ramaz Chkhikvadze (Boris) · Rusudan Bolkvadze (Grand-Mère) · etNatia Kavsadze · Kakhi Kavsadze · Leo Antadze · Givi Berikashvili · Nana Pachuashvili · Gia Kemertelidze · Tsiala Gurgenidze · Nelly Mindiashvili · Nineli Kudanova · Temur Otarashvili · Rezo Talakvadze · Ruslan Mikaberidze · Jhonny Djandjalashvili

animateurs Tamara Amiredjibi · Ia Kirvalidze ·
Dimitri klimiashvili · Ketevan Kobulia · Vladmir Meltser · Irakli Sharashidze

fabrication des marionnettes Luka Gonashvili · Vladimir Meltser · Zener Chanagava · Denis Gonobolin · Shmagi Savaneli · costumes Lyudmila Gonobolin · Gaiane Takaishvili · Maya Kobakhidze · Tamara Amiredjibi · assistants Tamara Amiredjibi et Vladimir Meltser · décor et accessoires Vladimir Meltser · administratrice Marina Tsitsishvili · administratrice de tournée Christine Vaudois · interprète Nestan Nijaradze

 

 

 

 

 

 

 

 


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équipe technique en tournée
: régisseur plateau et régisseur général Félix Dorsaz · régisseur lumière Philippe Oberson · régisseur son Boris Alexandrov

production Rezo Gabriadze's company "Silk Carpet Ltd", Théâtre Vidy-Lausanne E.T.E. (www.vidy.ch)


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L'oiseau Boris, philosophe facétieux, ment comme un arracheur de dents et vole tout ce qui lui tombe sous le bec. Voletant à droite à gauche au-dessus des ruines - car la guerre vient à peine de se terminer - il séduit en chantant un ange sculpté au fronton d'une banque qu'il dévalise. Voilà qu'il raconte à Mamie Domna, veuve inconsolable et ruinée, qu'un magot tombé du ciel a été soufflé par le vent et placé entre ses pattes. Plein aux as, l'oiseau Boris survole les villes de Géorgie et mène une vie de noceur noctambule ; il goûte aux plaisirs de la chair et se noie dans le champagne pour oublier Ninelli, ravissante collégienne dont il est amoureux fou mais qui ne veut pas de cet oiseau-là. Quoi qu'il en soit, il la trompe avec Vivian Leigh, allant jusqu'à déchirer de son bec l'écran sur lequel est projetée l'image aimée !
Rien ne peut atténuer l'increvable vitalité de Boris. Il en a vu d'autres, il en verra encore et encore. Rien ne l'arrête, pas même la mort, puisqu'il se retrouve au paradis avec ses amis, fêtant joyeusement l'éternité accordée.
À travers ce monde, L'Automne de mon Printemps est aussi une chronique poétique et loufoque de " l'après "Union Soviétique, car l'oiseau Boris ne poursuit pas seulement une dulcinée évanescente : il traverse une époque dont il est la mémoire bavarde et fantasque.


Rezo Gabriadzé est géorgien. Il est né au pays de la Toison d'or et de la reine Tamara. C'est certainement ce qui a fait de lui un poète et un artiste.
Longtemps, il a travaillé pour le cinéma. Après avoir renoncé à la littérature - "dans ma lointaine jeunesse un homme m'avait expliqué qu'il fallait une certaine quantité d'hectares de bois pour imprimer une histoire, même pour exprimer une histoire totalement mauvaise..." -, il se met à la peinture. Mais il continue à chercher sa voie.
Il songe ensuite au théâtre - "Où aller, peut-être au théâtre ? pensais-je avec tristesse. Non, le théâtre est un lieu bruyant, pas moins passionné et encombré que le cinéma. Non, le théâtre n'est pas pour moi..."
"...Tout à coup, une petite marionnette que je vis quand j'étais jeune me vint à l'esprit. Avec ses petites mains mignonnes, elle désignait un volume de Kleist, où je lus un article brillant sur les marionnettes... "
Depuis, il leur consacre sa vie et son art. En 1981, il a ouvert à Tbilissi "son" théâtre, un théâtre studio de 48 places. C'est sur cette petite scène que Rezo Gabriadzé a réalisé la plupart de ses chefs-d'œuvre : Alfred et Violetta, Le diamant du maréchal de Fantré, La fille de l'empereur Trapezonde.. Des spectacles qui ont très vite franchi les frontières de la Géorgie et de l'Union soviétique pour aller conquérir le monde entier.
On ne peut pas comprendre ce théâtre si on ne le situe pas dans le contexte de sa Géorgie natale, ce petit pays avec une culture très riche et très ancienne puisqu'elle date de trois millénaires. C'est le pays des chants polyphoniques. C'est le pays de la vigne et d'une certaine douceur de vivre. L'imaginaire de Rezo Gabriadzé se nourrit des mythes et légendes de la Colchide : "Enfant, la nuit, j'entendais la rivière que remontaient les Argonautes. Je sens toujours l'odeur et le goût de cette culture."
Comme le long et magnifique poème de Roustavéli, le théâtre de Rezo Gabriadzé témoigne de la rencontre harmonieuse entre l'Occident et l'Orient : "Mon théâtre n'a aucune prétention, nous disait-il un jour. C'est en tout et pour tout un petit oiseau dans la culture géorgienne qui chante sa chanson à lui."

Extraits d'un article de Chantal Boiron
(avec son amicale autorisation)


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